Uber a encaissé au deuxième trimestre 2019 (avril à juin) une perte record de plus de 5 milliards de dollars (4,47 milliards d’euros) alors même que sa croissance a nettement ralenti, relançant les doutes sur la pérennité du modèle économique de l’entreprise américaine.
La réaction a été immédiate à la Bourse de New York: le titre du leader mondial de la réservation de voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) chutait d’environ 8% hier soir dans les échanges électroniques suivant la clôture.
Les spécialistes du titre s’attendaient à une grosse perte en raison des coûts liés à l’arrivée d’Uber à Wall Street et aux rémunérations distribuées en actions. Mais pas de cette ampleur. Et même sans cet élément exceptionnel, le groupe a encore perdu 1,3 milliard de dollars d’avril à juin, soit 30% de plus qu’au trimestre précédent.
La progression du chiffre d’affaires trimestriel a déçu
De plus, le groupe a fortement déçu en annonçant n’avoir fait grimper son chiffre d’affaires que de 14%, à 3,17 milliards de dollars, là où les spécialistes du titre s’attendaient à 3,36 milliards.
Le coeur d’activité du groupe, les courses en voiture, a généré 12,19 milliards de dollars de réservations sur le trimestre, soit un peu plus que les prévisions. Le montant brut des réservations, l’argent qu’Uber reçoit avant de payer les chauffeurs et d’autres dépenses comme les péages, a pourtant augmenté de 31%, à 15,75 milliards de dollards. Le nombre total de courses a bondi de 35% à 1,68 milliard, et le nombre d’utilisateurs actifs par mois a grimpé de 30%, à 99 millions dans le monde.
Mais Uber continue à dépenser beaucoup d’argent, en promotions par exemple pour attirer de nouveaux clients ou conserver ses parts de marché. Ses dépenses ont plus que doublé sur un an à 8,65 milliards de dollars.
Mais le service de livraison de repas (UberEats), une des activités de diversification sur lesquelles mise le groupe mais qui fait face à la concurrence croissante de start-up comme DoorDash, a déçu en n’engrangeant que 3,39 milliards de dollars de commandes. Uber investit également dans les vélos et trottinettes électriques ou les voitures autonomes.