Formation VTC Fontainebleau. Les chauffeurs VTC en colère

Formation VTC Fontainebleau. Les chauffeurs VTC en colère

Un phénomène qui s’accentue : les faux taxis se multiplient sur Fontainebleau, avec pour cibles les étudiants de l’INSEAD principalement. Deux chauffeurs VTC portent plainte.

« Si ça continue, je vais devoir tout arrêter. Je vis très difficilement de mon activité »…

Vincent, chauffeur VTC à Fontainebleau, subit de plein fouet la concurrence des faux taxis qui seraient de plus en plus nombreux sur le secteur. « Avec l’arrivée des nouvelles promotions d’étudiants de l’INSEAD, on a vu débarquer beaucoup de chauffeurs clandestins, regrette-t-il. C’est quelque chose qui est en train de s’installer, les étudiants ont pris l’habitude de payer moins chers leurs déplacements et ils se font passer le mot ».

Mais se faire transporter ainsi contre rémunération par un non-professionnel est totalement illégal, passible d’une peine de prison. Et pour Vincent, c’est un énorme manque à gagner : « Il faut que cela s’arrête. Je sais que la police est débordée mais il est temps d’agir. Ils n’ont pas d’assurance, s’il y a un accident, ils font comment ? ».

Vincent a décidé, avec un confrère, de porter plainte il y a 15 jours. A l’appui, il a fourni à la police des photos et même une vidéo d’un homme avouant son activité de chauffeur clandestin. « Ce sont des hommes âgés entre 30 et 50 ans, détaille Vincent. Ils viennent de Melun, de Fontainebleau ou de l’Essonne ».

Des prix cassés

A Fontainebleau, le public de l’INSEAD est une cible : « Il y a eu des racoleurs autour de la gare, mais ils ont vite été identifiés, témoigne Marc* un autre chauffeur VTC. Avec l’INSEAD, c’est plus compliqué, ils se contactent par réseaux sur Whatsapp et c’est difficile d’établir les faits. On a dû mettre en place des stratégies pour les prendre sur le vif. Maintenant, on espère convaincre l’INSEAD de mettre en place une vraie campagne d’information ».

Les étudiants semblent en effet nombreux à utiliser les services de ces chauffeurs clandestins qui cassent les prix pour se rendre aux aéroports parisiens : 80 euros pour un transfert vers l’aéroport Charles-de-Gaulle au lieu de 135 avec un VTC par exemple.

« On ne peut pas s’aligner, et les étudiants annulent les rendez-vous quand on leur donne les tarifs », regrette Marc. L’INSEAD, dans un mail à destination des étudiants, avait alerté sur la présence de faux taxis et sur les risques d’utiliser leurs services il y a quelques années, mais l’information ne semble pas relayée auprès des nouvelles promotions. »

« On ne peut pas gagner notre vie »

Vincent souhaite en profiter pour alerter sur la situation précaire des chauffeurs VTC : « Avec la multiplication des applications comme Uber, on ne peut pas gagner notre vie. On fait des courses à 4,5 euros, je peux vous dire qu’il faut travailler sans repos pour pouvoir en vivre. Cela fait 15 jours que je ne prends plus de courses proposées par Uber. Je veux me concentrer sur Fontainebleau parce que je vois qu’il y a un manque, surtout sur le matin et le soir, quand les taxis refusent de se déplacer ».
La plainte, déposée au commissariat de Fontainebleau, est en cours d’instruction.
* Le prénom a été changé
Yoann VALLIER

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