Formation VTC Chauffeurs la difficulté

Formation VTCChauffeurs VTC : la difficulté de l’examen fait débat.

Les professionnels s’alarment du niveau de difficulté des questions posées lors de l’examen pour devenir chauffeur. Le taux de réussite est en chute libre.

« Qu’est-ce que l’honorabilité dans votre profession ? », « Donnez une définition de suranné »… Voici quelques-unes des questions issues de l’examen théorique d’obtention de la licence VTC (véhicule avec chauffeur) de la session de septembre dont nous nous sommes procuré une copie.

Ces questions interpellent la profession. En cause : le niveau, très élevé, de difficulté. « Si on voulait construire une barrière pour empêcher la profession des VTC de se développer, on ne s’y prendrait pas autrement », fustige Yves Weisselberger, fondateur de la plate-forme de réservation Snapcar et président de la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR).

Auparavant, ce sont les centres de formation agréés qui avaient la charge du contenu et de l’organisation de cet examen. La nouvelle loi Grandguillaume de décembre 2016, destinée à donner un cadre aux différents acteurs — taxis et VTC –, a notamment transféré cette compétence aux chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA) dont les entreprises de taxi font partie. D’ailleurs, cinq des sept modules de l’examen sont communs avec celui des taxis. « Le choix des sujets se fait au sein d’une commission composée de représentants de notre association et de l’Etat, justifie-t-on à l’APCMA. Nous ne faisons que respecter un niveau d’exigence qui a été préalablement fixé dans la loi. »

«Cet examen VTC est plus sélectif et plus cher qu’ailleurs»

Un argumentaire qui ne satisfait pas la profession. « Il y a trois freins principaux constatés par les chauffeurs, observe pourtant Hélène Barrot, porte-parole d’Uber France. Les questions de français et d’anglais et la difficulté générale de l’examen nous ont été signalées. Mais aussi le coût. Nous avons réalisé un comparatif avec d’autres pays. Les résultats nous ont montré que cet examen VTC est plus sélectif et plus cher qu’ailleurs. Avec un taux de réussite qui pose un réel problème. »

Le taux de réussite, justement ? « Sur les 7 400 inscrits depuis mai, 2 600 ont été admissibles à l’examen pratique, explique-t-on au ministère des Transports. Soit un taux d’admissibilité de 35 %. » Sauf que ce taux moyen est en chute libre ces derniers mois. En région parisienne, il est tombé à 14 % en octobre, laissant en plus apparaître d’importantes disparités d’un département à l’autre : 8 % en Seine-Saint-Denis et même 1 % dans le Val-de-Marne ! Or ce sont souvent des chauffeurs déjà en exercice qui sont recalés. En effet, la plupart des candidats sont des Loti, des chauffeurs habilités à transporter des groupes de moins de neuf personnes. La nouvelle loi leur impose de réussir cet examen s’ils veulent pouvoir continuer à rouler. Au total, 10 000 personnes seraient concernées par cette transition du statut de Loti à celui de VTC.

« Les conditions actuelles de cette transition conduiront une partie d’entre elles tout droit vers le chômage, conclut avec une certaine colère Yves Weisselberger. Vu le niveau, ce n’est pas à un examen qu’elles se rendent, c’est à l’échafaud. »

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