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Ile-de-France : lâchés par leur loueur, les chauffeurs de VTC s’organisent

Placé en liquidation judiciaire, le loueur VPCAB a laissé 600 clients le bec dans l’eau. La plupart d’entre-eux ont toutefois réussi à réassurer leurs voitures… en attendant des comptes de leur ancien loueur.

Payer d’un coup les loyers restant ou rendre leur outil de travail qui n’est plus assuré. L’ultimatum, lancé fin mars, par le loueur en faillite VPCAB à ses clients s’est avéré inefficace. De la banlieue parisienne à la région niçoise, des centaines de chauffeurs VTC indépendants continuent de rouler pour Uber, Chauffeur privé et autres plates-formes concurrentes des taxis.

L’entreprise désormais en liquidation, dont les bureaux à Gennevilliers ont par ailleurs été dégradés par une poignée de locataires qui se sentaient lésés, empruntait elle-même les voitures à des organismes de crédit-bail, pilotés par des banques ou des constructeurs.

C’est vers ces interlocuteurs que les chauffeurs ont été invités à se rapprocher par le liquidateur, nommé le 1er avril. L’idée est de « convenir des poursuites de votre activité », écrit-il dans un courrier. En clair, chaque autoentrepreneur doit négocier le maintien ou non de son contrat de location avec option d’achat.

Les véhicules sont assurés temporairement

« On a parlé par mail à notre propriétaire. Il nous a dit qu’on pouvait assurer le véhicule pendant deux mois et donc l’utiliser le temps que la société soit complètement liquidée », explique Renato, qui verse 200 € par mois à l’assureur MFA.

Les bureaux de la société en faillite avaient été saccagés par une poignée de clients qui se sentaient lésés./LP/C.P.D’autres, en revanche, ont galéré. « Les grandes compagnies d’assurances comme Allianz et Axa ont reçu ordre, par mail, du dirigeant de VPCAB, de ne pas assurer les véhicules. Les conseillers clientèle me l’ont dit au téléphone », affirme Karim. Ce locataire, qui doit encore lâcher plus de 16 000 € pour garder sa voiture, a trouvé la parade grâce à un courtier qui lui a déniché un assureur girondin.

Pour l’avocat, VPCAB surfacturait aux chauffeurs

Comme ce père de famille, une trentaine de VTCistes se sont tournés vers un avocat. « Entre le leasing qu’il payait à Volkswagen ou Natixis et le montant du loyer facturé aux chauffeurs, VPCAB gagnait chaque mois au moins 400 € par contrat. C’était de la surfacturation », estime Me Joseph Haddad. Avant d’insister : « Mes clients sont prêts à verser les mensualités qu’il reste à payer. »

Certains chauffeurs, qui peuvent gagner jusqu’à 2 500€ net par mois à condition de travailler 45 heures par semaine, avaient même fini de payer, à raison de 1 390€ de loyer mensuel pendant trois ans. Et attendaient de recevoir la carte grise pour être officiellement propriétaire de leur BMW, Jaguar ou Volvo.

Traqué, le patron est injoignable

Ni Henri Juin, qui a dirigé VPCAB jusqu’au dépôt de bilan, ni Christian Durieu, le fondateur, n’ont répondu à nos sollicitations ni à celles de leurs anciens clients. « Certains sont partis au siège en Seine-et-Marne mais ils sont tombés sur une boîte postale », raconte Karim. Quant aux commerciaux qui les avaient appâtés, ils sont également injoignables. « Ils ont rendu leur portable professionnel et n’ont plus accès à leurs mails », poursuit-il.

De la mauvaise volonté ? Pas vraiment, à en croire l’avocat Joseph Haddad : « Presque toutes compagnies de leasing (NDLR : crédit-bail) ont accepté que les chauffeurs assurent temporairement leur voiture. » Parmi elles, DCA, l’autre entreprise de Christian Durieu, spécialisée dans la vente de véhicules aux professionnels…

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