formation VTC la pénurie de chauffeurs VTC

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VTC : la pénurie de chauffeurs commence

L’application plus stricte de la législation aurait amené Uber à suspendre l’accès de son application à plus de 10.000 chauffeurs depuis le 28 décembre.

Les clients des applis comme Uber ou Chauffeur-privé vont devoir s’armer de patience lorsqu’ils voudront commander un VTC. L’application au 1 er janvier d’une régulation plus stricte du secteur a provoqué du jour au lendemain une raréfaction drastique du nombre de chauffeurs, qui n’a pas encore eu trop d’impact du fait des vacances scolaires, mais qui devrait se traduire dès la semaine prochaine par une hausse du temps d’attente et du prix des courses.

En théorie, seuls les taxis et les VTC ont le droit d’effectuer du transport particulier à la demande. Mais cela n’a pas empêché ces dernières années des milliers de chauffeurs de circuler comme VTC en utilisant le statut Loti, en théorie réservé au transport collectif, et bien moins contraignant à obtenir. Un contournement massif de la réglementation, effectué avec la bénédiction des plates-formes VTC, qui pouvaient ainsi gonfler l’offre à destination des clients

Votée fin 2016, la loi Grandguillaume a mis fin à ce détournement, en laissant une période de transition d’un an, durant laquelle les « Loti » pouvaient devenir des VTC en bonne et due forme en réussissant l’examen d’entrée dans la profession, ou bien en obtenant une équivalence en justifiant d’une année d’expérience.

Un examen jugé trop sélectif

Mais ces passerelles ont très mal fonctionné. Les préfectures se sont retrouvées engorgées de dossiers d’équivalence, même si les pouvoirs publics avancent que 6.000 à 6.500 cartes VTC ont été délivrées par ce biais en 2017. Quant à l’examen, organisé comme celui des taxis par les chambres de métiers et de l’artisanat, les plates-formes VTC le dénoncent comme inutilement sélectifs.

A fin novembre, le taux d’admission n’était que de 21 % en moyenne, avec de gros écarts selon les régions et les cessions. Lors de celle du 17 octobre par exemple, seuls 8 % des candidats étaient admissibles en Seine Saint-Denis et… 1 % dans le Val-d’Oise.

De surcroît, de nombreux Loti n’ont engagé que très tardivement les démarches. Pour ne pas faire du 1er janvier un couperet , les pouvoirs publics ont autorisé les Loti qui ont réussi avant cette date l’examen écrit, ainsi que ceux ayant déposé un dossier en préfecture sans avoir encore la réponse, à continuer à travailler.

La rigueur d’Uber

Mais Uber, qui archidomine le marché, a appliqué ces consignes avec une rigueur qu’on ne lui connaissait pas jusqu’ici. La plate-forme a demandé à tous les chauffeurs concernés de passer dans ses locaux pour produire les attestations demandées. Le 28 décembre, ceux qui ne l’avaient pas fait ont vu leur accès à l’application suspendu. Ils seraient plus de 10.000, chiffre qui aurait été certifié par huissier.

Ce chiffre devrait certes évoluer à la baisse dans les semaines à venir, la délivrance de certains documents ayant été contrariée par les congés dans certaines administrations. A terme, il ne fait toutefois pas de doute plusieurs milliers de chauffeurs (5.000 ? 10.000 ? impossible de le dire à ce stade) seront contraints de cesser leur activité.

Des temps d’attente plus longs pour les clients

« Concrètement, cela veut dire que le nombre de chauffeurs va nettement diminuer, entraînant pour tous les passagers des temps d’attente plus longs et des tarifs plus élevés aux heures de pointe, » résumait Uber il y a quelques jours dans un message à ses clients. Et la situation ne s’améliorera pas à moyen terme si le taux de réussite à l’examen reste problématique. Le ministère des transports a d’ailleurs annoncé une « mission d’audit » pour s’assurer que l’épreuve « reste adaptée aux exigences attendues sans constituer une barrière à l’entrée ».

En attendant, les VTC en place se frottent les mains. La loi de l’offre et de la demande les met en position de force face aux plates-formes, et celles-ci vont devoir rivaliser d’attentions pour s’assurer que leurs clients ne restent pas en rade aux heures de pointe.

La guerre pour les chauffeurs s’annonce d’autant plus féroce que plusieurs acteurs aux poches profondes (Renault rachetant Marcel, Daimler désormais majoritaire chez Chauffeur-privé, le chinois Didi avec Txfy…) o nt débarqué sur le marché ces derniers mois .

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