Formation VTC – les courses en VTC

Formation VTC

Pourquoi les courses en VTC sont de plus en plus chères

Le manque de chauffeurs, combiné à une augmentation du nombre de clients, a entraîné une hausse moyenne de 15 à 20 % des prix de la course sur un an et demi.

Rouler en VTC coûte plus cher. Selon la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR) qui regroupe six plateformes de VTC (Kapten, SnapCar, LeCab, Bolt, Marcel et AlloCab), le prix de la course a augmenté de 15 % à 20 % depuis un an et demi. « C’est une moyenne, précise Yves Weisselberger, son président, qui est aussi le fondateur de SnapCar. Cela peut varier d’un mois à l’autre. »

Ainsi, sur la période mai-juin, l’augmentation des prix a atteint 30 %, quelle que soit la plateforme. « C’est sur certains créneaux horaires et par rapport à la même période de 2017 », confie Antoine Lieutaud, le nouveau DG de la plateforme franco-allemande Kapten ( anciennement Chauffeur privé ).

Pour expliquer cette augmentation, les plateformes avancent une raison : la pénurie de chauffeurs. « Il en manque 10 000, estime Yves Weisselberger. Et comme nous sommes dans un secteur qui continue de croître et bien ça coince. » Pourquoi ce déficit de main-d’œuvre ? La FFTPR avance plusieurs explications, et d’abord la fin des Loti (Loi d’orientation des transports intérieurs).

Le 1er janvier 2018, dans le cadre de la loi Grandguillaume , l’Etat a interdit dans les villes de plus de 100 000 habitants ce statut qui permettait à des milliers de personnes d’exercer la profession de chauffeur de VTC à des conditions moins contraignantes. « Il y avait un détournement du statut de Loti, rappelle le ministère des Transports. Nous avons remis de l’ordre. »

Un secteur désorganisé par la loi

Pour les plateformes, au contraire, la mesure a désorganisé le secteur. « Plusieurs milliers de chauffeurs ont disparu », s’agace Yves Weisselberger. Autre mesure contre laquelle les plateformes ne décolèrent pas, l’examen pour devenir chauffeur de VTC . Trop dur, trop contraignant, il découragerait des milliers de chauffeurs. « Il n’y a pas assez de sessions d’examen », dénonce Henry Capoul, directeur général de Bolt (ex-Txfy).

À tout cela, il faut ajouter les contrôles qui se sont renforcés pour débusquer les faux VTC . Depuis le 1er janvier 2019, la loi Grandguillaume impose en effet aux plateformes de contrôler physiquement les documents des nouveaux chauffeurs, comme le permis de conduire et la carte VTC. La mesure a été étendue depuis le 1er juillet aux chauffeurs déjà enregistrés. Au final, ce sont sans doute plusieurs centaines de VTC qui ont été écartés.

En 2018, 5 000 chauffeurs ont eu l’examen, selon la FFTPR. « C’est insuffisant, il en faudrait 10 000 par an, rappelle Yves Weisselberger. Nous avons un fort turn-over, puisque 4 000 chauffeurs arrêtent chaque année tandis que la croissance du marché nécessite 6 000 conducteurs en plus par an. Le France est le seul pays au monde où il est aussi difficile de devenir VTC. »

L’Etat pointe du doigt les plateformes

Du côté du ministère des Transports, on tempère ces critiques tout en assumant le coup de balai dans la profession qui a permis d’apaiser la rivalité avec les taxis. Ainsi, au premier trimestre, le démantèlement à Bobigny (Seine-Saint-Denis) d’un réseau a permis de saisir 850 fausses cartes de VTC tandis que les préfectures ont détecté 224 tentatives de fraudes. Par ailleurs, d’ici fin 2019, une carte de VTC infalsifiable sera mise en circulation.

Quant à l’examen, « il monte en puissance, insiste le ministère. Il y a eu 1 955 admis en 2017, 5 039 en 2018 et le chiffre devrait encore augmenter en 2019. Sur les six premiers mois, rien qu’en Ile-de-France, il y a eu 6 000 candidats contre 4 500 un an plus tôt. »

De quoi faire redescendre les prix ? « Le problème de pénurie de chauffeurs n’est peut-être seulement à regarder du côté de l’Etat, glisse une source au ministère des Transports. Il y a aussi un désamour pour la profession dont les horaires sont soutenus et les rémunérations peut-être pas à la hauteur des attentes. Les plateformes devraient aussi se remettre en cause. »

formation vtc