Formation VTC Libérons le plein potentiel du secteur VTC

Formation VTC Libérons le plein potentiel du secteur VTC

LE CERCLE/POINT DE VUE – Le secteur français des VTC traverse une période cruciale de son développement. Henri Capoul, responsable France de Txfy, plaide pour une «ouverture raisonnée» du marché.

Mise en place d’un numerus clausus, gel de l’accès à la profession… Les récents mouvements de syndicats de chauffeurs VTC ont conduit à l’expression de revendications qui avaient émaillé l’entrée en vigueur de la loi Grandguillaume il y a tout juste un an.

Cette logique de repli, qui a longtemps été l’apanage des chauffeurs de taxi à l’encontre de leurs homologues du VTC, s’étend désormais au sein de la communauté du VTC. Elle répond à un sentiment de saturation du marché du transport de personnes en ville. Serions-nous donc venus à bout du gâteau, pour employer une image utilisée par les chauffeurs ?

Un chamboule-tout pour le secteur

Pour y voir plus clair, revenons sur les évolutions notables que l a mise en application de la loi Grandguillaume a occasionnées. Cette loi a tout d’abord eu des effets positifs. En confiant l’examen d’entrée à la profession aux Chambres des métiers et de l’artisanat, en apportant un standard de vérification des candidats, elle a légitimé la profession de chauffeur VTC, jusqu’alors décriée. Cette reconnaissance de statut a été couplée à des obligations en termes de modèle et de puissance des voitures, assurant également un standard de service aux passagers.

La loi a clarifié le contour des droits et devoirs des chauffeurs VTC : ils ont accès au marché du transport de personnes sur réservation, laissant le droit aux taxis seulement de prendre des passagers dans la rue sur demande (maraude), et d’y stationner.

Des évolutions positives pour les chauffeurs VTC et de taxi, et par extension pour les autorités engluées dans un conflit latent depuis plusieurs années. On se souvient de ces images choquantes à l’été 2015, où plusieurs centaines de taxis bloquaient Paris dans une ambiance de grande violence. La loi a donc pacifié les relations entre taxis et VTC.

Elle a néanmoins eu des conséquences négatives majeures. En effet, au 1er janvier 2018, des milliers de capacitaires LOTI ont dû stopper leur activité sous peine d’être lourdement sanctionnés. Si les passagers ont désormais davantage confiance dans le service VTC, ils pâtissent depuis lors d’une hausse des délais d’attente et des prix liés à la baisse de l’offre de chauffeurs.

Cette baisse n’a été que très partiellement compensée par l’admission de nouveaux chauffeurs VTC sur ces derniers mois. Autres perdants, les plates-formes de mise en relation, qui sont lancées dans une concurrence accrue pour retenir leurs partenaires chauffeurs et leurs passagers.

Examen et lutte contre la fraude

Les fondements de la loi Grandguillaume, et les avancées qu’elle a permises, ne doivent pas être remis en cause. Mais à l’aube de nouveaux débats législatifs, il est important d’en considérer les conséquences pour la pérennité du secteur, qui a besoin d’une ouverture raisonnée du marché.L’instauration d’un numerus clausus ou le gel d’accès à la profession, comme le réclament les organisations de chauffeurs VTC, serait une erreur dans un secteur où la demande ne cesse de grandir.

Cette ouverture raisonnée du marché repose sur deux piliers : la révision de l’examen d’accès à la profession et la collaboration entre pouvoirs publics et plateformes pour lutter contre la fraude.

Cette révision pourrait conduire à une organisation de la partie théorique de l’examen en deux étapes. Premièrement, un niveau de base, suffisant pour exercer et excluant notamment les épreuves de développement commercial et de gestion. Deuxièmement, un niveau supérieur, réservé aux chauffeurs volontaires, qui pourrait être la condition d’accès au label VTC prévu par la loi Grandguillaume. L’épreuve pratique, qui comporte actuellement les lourdeurs de l’examen du permis de conduire, pourrait être remplacée par une formation délivrant un certificat d’aptitude.

Les plates-formes de mise en relation ont un engagement de qualité envers les passagers et doivent donc s’assurer de l’authenticité des cartes délivrée aux chauffeurs. Ainsi que l’a récemment proposé le ministère des Transports, la mise en place d’un outil de contrôle de l’authenticité des cartes professionnelles de VTC contribuerait à maintenir un niveau de confiance élevé de la part des consommateurs.

Les enjeux sont importants, des milliers d’emplois sont encore à créer. Selon une étude du Boston Consulting Group, 15 % de la création nette d’emploi en France sur les six premiers mois de l’année 2016 venaient de la filière VTC, et ce chiffre s’élevait à 25 % pour la région Ile-de-France. Il faut adapter les conditions d’accès à la profession pour que la France bénéficie pleinement du potentiel de croissance que le secteur a encore à offrir.

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