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Lille La colère surprise des chauffeurs de VTC, ce jeudi soir dans les rues de Lille

Environ 170 conducteurs VTC (véhicule de transport avec chauffeur, type Uber) et 120 voitures ont défilé sur les boulevards lillois jusqu’à la gare Lille-Europe. S’estimant « pris à la gorge » par l’augmentation des taxes sur l’essence, les VTC exigent les mêmes avantages que les taxis en termes de circulation et de stationnement, et un prix minimum de la course revu à la hausse.

Ils avaient déjà haussé le ton le 17 novembre, mais leur colère avait été noyée la grande vague du mouvement des Gilets jaunes. Alors ils sont revenus ce jeudi soir à Lille, toujours très déterminés. Peu après 16 h, cent soixante-dix conducteurs VTC (travaillant pour Uber et autres) et leurs 120 véhicules se sont installés sur le rond-point de l’hôtel de Région, totalement à l’arrêt. Objectif, rallier la gare Lille-Europe en opération escargot via les boulevards lillois : Louis XIV, Solférino, Vauban, façade de l’Esplanade et le périphérique Est. L’opération a pris environ deux heures, provoquant de grosses perturbations en ville.

« On a le couteau sous la gorge »

Comme les Gilets jaunes, les VTC protestent contre la hausse des taxes sur le carburant. Un surcoût d’autant plus difficile à accepter, expliquent-ils, qu’ils ne le bénéficient pas de détaxes sur les carburants, telles que celles des taxis (entre 30 et 33 centimes le litre). « On fait le même métier, souligne un chauffeur lillois, on transporte les gens, on roule souvent dans des voitures à crédit, et là, on nous met encore un peu plus le couteau sous la gorge. » Même chose pour les infractions liées au stationnement (pour charger ou déposer) et l’usage des voies bus : « Les taxis en sont exonérés. Nous, dès qu’on s’arrête en double file pour charger quelqu’un, on se fait aligner, souligne un conducteur. J’ai des PV plein ma boîte à gants. » « On propose des tarifs quatre à six fois moins chers, renchérit un autre, on fait du social. Et, la nuit, on contribue à la sécurité des gens qui sortent s’amuser. En fin de semaine après 20 h, on ne travaille quasi-plus qu’à Masséna-Solférino. »

Tensions à Lille-Europe

Les manifestants exigent aussi l’augmentation du tarif minimum de la course VTC de 4,50 à 10 euros, et dénoncent la « lenteur des négociations en cours » avec le ministère des Transports. « Ça n’avance pas », souligne un représentant. Une lassitude ressentie plus fortement à l’arrivée du cortège à Lille-Europe, à 18 h. Pendant une petite heure, les VTC ont tenté plusieurs fois d’investir le carrefour à pieds cette fois, envisageant même une confrontation avec les policiers qui les sommaient de partir. Finalement, après réflexion, ils se sont dirigés vers le Champ de Mars pour un barbecue. En promettant de revenir.

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