formation vtc Nancy

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Uber débarque à Nancy : pour ce chauffeur de taxi, la profession est « fichue »

À la suite de l’arrivée d’Uber à Nancy (Meurthe-et-Moselle), Lorraine Actu s’est entretenu avec Pierre, chauffeur de taxi depuis cinq ans, qui s’est confié sur son ressenti.

Depuis mercredi 25 septembre 2019, il est dorénavant possible de réserver une course de VTC à Nancy mais aussi à Metz, grâce à l’implantation d’Uber dans le secteur.

Si la société est présente depuis un bon moment dans de nombreuses grandes villes françaises, son arrivée n’a toutefois pas été du goût de tous. Parmi les mécontents figurent notamment et ce en première ligne, les chauffeurs de taxi.

Afin de prendre la température du côté de la cité ducale, Lorraine Actu s’est entretenu avec Pierre*, chauffeur à son compte depuis cinq ans.

Une licence à 122 000 euros

Lorraine Actu : Comment vous sentez-vous après l’annonce de l’arrivée d’Uber à Nancy ?

Je me sens pénalisé car j’ai été obligé d’acheter une licence à 122 000 euros pour effectuer du transport de personnes. J’ai aussi dû passer une formation et une visite médicale, acheter du matériel, faire vérifier mon compteur… Alors que les VTC font exactement le même travail, sans la licence à payer et les inconvénients qui vont avec. On se sent lésé, et personne ne dit rien, tout le monde trouve ça normal.

Qu’est-ce qui explique d’après vous le succès des VTC en général ?

Les VTC sont arrivés à cause des taxis parisiens qui ne faisaient par leur travail, et quand on fait n’importe quoi on en arrive à des situations délicates. Le problème également c’est que les gens ont l’impression de payer moins cher car ils ne fonctionnent pas comme nous. Nous avons un compteur, s’il affiche 30€ et que nous avons quatre personnes ça restera 30€. En revanche, les VTC divisent le tarif de la course par le nombre de voyageurs, ce qui donne l’illusion aux gens que le coût est plus faible.

« Aujourd’hui la profession est fichue »

Quel est l’avenir de la profession selon vous ?

Pour moi c’est terminé, la profession est fichue, finie. Tout le monde vend aujourd’hui car il n’y a plus d’avenir. Entre les voitures autonomes, les bus.. il n’y a plus de place pour nous et on nous le fait ressentir. On s’acharne sur nous en nous plombant d’obligations alors que les chauffeurs VTC eux, en sont exemptés.

Vous attendiez-vous à une telle situation ?

J’entame ma cinquième année et les VTC sont arrivés quatre mois après mon arrivée. Si je l’avais su en amont, je n’aurais jamais investi dans une licence. D’autant plus qu’en tant qu’artisan on a l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations (URSSAF) sur le dos et on ne gagne pas notre vie.

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