Formation VTC On a passé l’examen pour devenir chauffeur VTC

Formation VTC On a passé l’examen pour devenir chauffeur VTC

Un homme exhibant le logo de Uber sur un tee-shirt durant une manifestation de VTC à Paris en février 2016. Chaque mois des centaines d’aspirants chauffeurs tentent de passer leur examen.

Le couperet va tomber. Fin décembre, les chauffeurs sous statut Loti (transport collectif à la demande) ne pourront plus rouler. Et ils peinent à réussir l’examen des VTC.

Avec l’entrée en application de la loi Grandguillaume fin décembre 2017, les chauffeurs sous statut Loti (transport collectif à la demande) ne pourront plus circuler dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants, s’ils n’ont pas passé un examen ou engagé une procédure d’équivalence VTC. Seulement les plateformes de VTC accusent les autorités de “créer des obstacles” aux personnes souhaitant obtenir le statut de chauffeur VTC, en évoquant en particulier des examens très difficiles. L’Express avait tenté sa chance l’année dernièreDepuis les conditions se sont encore durcies et les questions sont parfois très compliquées.

“Aujourd’hui, c’est le grand jour !”. En ce début novembre 2016, comme chaque mois, des centaines d’aspirants chauffeurs de VTC se pressent pour passer leur examen. Convocation sous le coude, carte d’identité à la main, un petit groupe grille une dernière cigarette sur le trottoir de la rue de Charenton à Paris, la boule au ventre.

“Tu sais si on pourra le repasser en décembre avec la nouvelle loi?”, demande Franck*, la cinquantaine grisonnante, un brin inquiet, les yeux braqués vers l’entrée de l’Espace Charenton. Il s’apprête à y passer les quatre prochaines heures, assis seul face à sa petite table d’examen. “Je ne sais pas, lui répond Ahmed*. En tout cas, il ne faut pas se rater. Si la prochaine session est en février, on passera le même examen que les taxis. A 3000 euros c’est pas la même”. Comme Ahmed, Franck et les autres, l’examen du jour est donc un peu celui de la dernière chance, même s’il y aura bien une ultime séance en décembre avant que les Chambres des métiers et de l’artisanat, comme le stipule la nouvelle loi Grandguillaume, ne reprennent la main sur l’épreuve et changent la donne.

5 femmes seulement, sur 150 candidats

Les formalités de contrôle effectuées, les 150 candidats du jour pénètrent dans une grande salle comportant neuf rangées de quinze tables. Parmi eux, très majoritairement des hommes, de tout âge. Mais on dénombre aussi cinq femmes, “ce qui est plutôt inhabituel”, remarque un des organisateurs.

Pour les surveiller, quatre personnes multiplient les rondes entre les allées, sous le regard d’un huissier de justice chargé de valider la bonne tenue de cet examen confié à une entreprise privée. C’est chauffeur solutions qui organise l’épreuve. Son premier métier est de louer des véhicules à des chauffeurs, mais la société s’est diversifiée dans la formation. D’ailleurs, ce mercredi, environ un quart des candidats ont suivi le cursus proposé par l’entreprise (70 heures pour 849 euros). La grande majorité des autres se présente en candidat libre (moyennant 99 euros).

Il est 14 heures. Les organisateurs déballent les sujets arrivés scellés du ministère de l’Environnement, tutelle du ministère des Transports qui encadre la profession. Depuis la grève massive des taxis à l’hiver dernier, l’accès à la profession s’est rigidifié, les aspirants chauffeurs devant satisfaire à ce nouvel examen mis en place en février 2016. Quant aux Loti (un statut réservé au transport d’au moins 2 passagers, souvent détourné en réalité) qui n’ont pas besoin de la licence VTC pour travailler, ils devraient peu à peu disparaître des grandes agglomérations.

“C’est chaud, c’est chaud…”

Coup d’envoi avec le premier des six rounds qui prend la forme d’un questionnaire à choix multiples (QCM) de 110 questions, avec notes éliminatoires. L’épreuve est notée sur 20 et un coefficient est appliqué à chaque fois.

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