Formation VTC Toulouse
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Chauffeurs VTC Uber à Toulouse : “Marre d’être mal payés et agressés”
Depuis les lois Macron et la « libéralisation » du secteur des transports, Uber est le leader des applications de mise en relation. Le géant américain fait travailler 450 chauffeurs à Toulouse. Ces chauffeurs, qui sont à leur propre compte, ne travaillent pas seulement avec Uber, mais l’appli étant la plus connue et la plus téléchargée par les clients, il est très difficile pour les chauffeurs de s’en passer, « car il faut bien manger ».
Ce mercredi 17 avril, ils étaient une cinquantaine dans les bureaux d’Uber à Toulouse, dans le quartier Compans-Caffarelli, pour demander « des augmentations de tarifs » et une meilleure considération, à l’appel d’une intersyndicale nationale. « Aujourd’hui, malgré nos mobilisations successives depuis 2 ans, rien ne bouge, affirme Nathalie Badia, membre de l’association toulousaine des VTC. Uber recrute de plus en plus de chauffeurs, pour que la ville soit « inondée » et que le client n’attende jamais. Mais plus il y a de chauffeurs dans les rues, moins il y a de travail. Avec un minimum de 4,50 € la course, comment voulez-vous qu’on s’en sorte ? On fait parfois 20 minutes de trajet pour cette somme-là, et derrière il faut payer l’essence, la location de la voiture, les charges. Et souvent, c’est pour se faire agresser par des gens alcoolisés, surtout la nuit. Et quand on fait l’erreur de répondre à un client indélicat, il va se plaindre, et Uber nous raye de ses listes. Il faut savoir qu’avec une note de satisfaction qui passe sous les 4,6/5 de moyenne, un chauffeur peut être déconnecté par Uber ».
Près de 10 000 courses
C’est ce qui est arrivé récemment à Fathi, 9 597 courses Uber en deux ans et demi, « déconnecté », et à Jérôme, qui avait pourtant investi plusieurs dizaines de milliers d’euros dans une voiture électrique Tesla. Dans une ambiance parfois tendue, la responsable d’agence Uber a pris en note les revendications des chauffeurs : un minimum de 12 € par course pour le chauffeur, une hausse du tarif kilométrique, l’instauration d’un tarif d’approche de 5 € net, la divulgation de l’adresse de destination du client avant la course, et l’organisation « rapide » d’une réunion de crise à Toulouse, en présence des hauts responsables de l’entreprise. « Il faut s’organiser, créer notre propre système pour ne plus dépendre d’Uber », lançait, dépité, un chauffeur. Mais pour l’instant, Uber, que nous avons contacté ce mercredi en vain, reste incontournable.