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Les chauffeurs d’Uber aux Etats-Unis veulent se faire entendre

Ils sont appelés à se déconnecter de la plate-forme le 8 mai, date pressentie pour être le premier jour de cotation de la société à la Bourse de New York. Objectif : obtenir une amélioration de leurs revenus et de leur protection sociale.

Malgré les efforts déployés par Dara Khosrowshahi, le nouveau PDG, les relations entre Uber et ses chauffeurs américains sont loin d’être au beau fixe, et les plus remontés d’entre eux veulent profiter de l’introduction en Bourse de la jeune pousse pour se faire entendre. Selon plusieurs médias américains, les VTC qui travaillent avec la plate-forme sont appelés à se déconnecter de l’appli (et donc à n’assurer aucune course) pendant 12 heures le mercredi 8 mai, date pressentie pour être le premier jour de cotation de l’action Uber. Le mouvement de protestation doit toucher 7 grandes villes, comme San Francisco, Chicago ou encore Los Angeles.

Les chauffeurs, soutenus par l’association Gig Workers Rising, réclament principalement une amélioration de leur protection et de leurs revenus. Des griefs qu’ils adressent également à Lyft, le challenger D’Uber. Comme c’est la norme dans l’organisation des deux sociétés, ils ne sont pas salariés, mais partenaires, avec un statut d’indépendants : Uber assure la mise en relation avec les clients, et prélève en retour 25 % du prix de la course. Avec les 75 % restants, certains chauffeurs font valoir qu’ils ne peuvent pas dégager un revenu suffisant, une fois qu’ils ont payé les charges inhérentes à leur activité (achat du véhicule, carburant, assurance, etc.)

Selon une étude publiée par l’Economic Policy Institute en mai dernier, le revenu médian des chauffeurs Uber et Lyft s’élevait à 9,21 dollars l’heure. Soit plus que le salaire minimum horaire fixé au niveau national (7,25 dollars) mais moins que celui fixé dans certains Etats (11 dollars en Californie ou 12 dollars à Washington DC par exemple).

A cela s’ajoute le sentiment que la situation se dégrade : selon une étude de la banque JPMorgan Chase publiée en septembre dernier, les revenus mensuels moyens des chauffeurs VTC ont fondu de 53 % en 5 ans. Le recul du nombre d’heures de travail pouvant être une des explications, indique la banque.

Uber lui-même ne se montre guère rassurant dans le document déposé à l’occasion de son introduction en Bourse. « Alors que notre but est de fournir des opportunités de revenus comparables à celles qui existent dans le commerce de détail ou la restauration, nous sommes toujours confrontés à l’insatisfaction d’une part significative de nos chauffeurs, indique la note. En particulier, comme notre ambition est de réduire les bonus accordés aux chauffeurs (les courses surpayées pour faire la différence avec les autres plates-formes, NDLR), nous nous attendons de manière générale à une augmentation de l’insatisfaction des chauffeurs. » Insatisfaction qui se manifestera dès le 8 mai.

Rien ne dit toutefois que ce mouvement de déconnexion sera un succès. Gig Workers rising revendique 4.000 chauffeurs affiliés, mais comme l’ont montré les initiatives de même nature en France ces dernières années, les actions collectives sont difficiles à mener dans une profession individualiste par nature.

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